Le 21 février 2024 marquera un événement majeur pour les amateurs d'art et les visiteurs du musée du Louvre, car les célèbres portraits de Marten Soolmans et d'Oopjen Coppit, réalisés par le jeune Rembrandt, font leur retour pour une exposition exceptionnelle de cinq ans. Ces deux chefs-d'œuvre, ayant récemment séjourné au Rijksmuseum d'Amsterdam pendant cinq années, sont désormais exposés au deuxième étage de l'aile Richelieu, salle Rembrandt (salle 844), jusqu'en 2029. Leur dernière apparition à Paris remonte à l'automne/hiver 2018-2019, du 19 septembre 2018 au 30 janvier 2019.
C'est une première pour ces toiles, qui n'avaient jamais été exposées pendant une aussi longue période à Paris. Ces tableaux ont été acquis conjointement par la République française et le Royaume des Pays-Bas grâce à un accord intergouvernemental historique signé à Paris le 1er février 2016. Conformément à cet accord, la France et les Pays-Bas ont chacun acquis l'un des deux portraits de Rembrandt, démontrant ainsi leur engagement envers un patrimoine culturel commun. Marten Soolmans a été acquis par les Pays-Bas, tandis que la France a obtenu le portrait de son épouse, Oopjen Coppit. Ces deux tableaux sont destinés à rester indissociables et doivent être exposés ensemble, en alternance au Louvre et au Rijksmuseum, avec une interdiction stricte de prêt en dehors de ces deux institutions.
Ces peintures représentent les seuls portraits en pied de deux modèles debout de taille réelle réalisés par le maître hollandais. Ce format, traditionnellement réservé à l'aristocratie, met en lumière l'importance de cette commande de 1634 pour le jeune couple et témoigne de la maîtrise exceptionnelle de Rembrandt dans la représentation des textures, jouant sur une palette de noirs et de blancs, magnifiée par la restauration menée en 2017 au Rijksmuseum.
Le résultat est une paire d'effigies exécutées avec une palette limitée, une touche légère, et finalement, peu de matière. Les deux personnages semblent engager un dialogue : le jeune homme, confiant en sa position dans la société, accueille tout en montrant du doigt son épouse, qui est l'héritière d'une des familles les plus riches des Provinces-Unies. Ces tableaux s'inscrivent harmonieusement dans la tradition de l'illusionnisme et de la capture d'un instant précis, au cœur de l'art du jeune Rembrandt. Il serait erroné de les considérer comme des œuvres simples, car chaque détail évoque l'opulence. La couleur noire était extrêmement coûteuse à l'époque, Oopjen porte des bagues ornées de diamants, Marten affiche des rosettes sur ses chaussures, et même ses bas sont richement travaillés. Tout cela s'accompagne d'une profonde exploration psychologique, permettant à ces jeunes personnages de surgir devant nous, près de quatre siècles après avoir posé pour Rembrandt.
L'arrivée de ces portraits au Louvre marquera une véritable transformation de la collection de peintures hollandaises du musée. Bien que cette collection soit l'une des plus riches au monde après celle du Rijksmuseum, elle souffrait d'un vide important en ce qui concerne les grandes compositions de Rembrandt. Désormais, les portraits de Marten Soolmans et d'Oopjen Coppit viennent enrichir la brillante collection de grands portraits du XVIIe siècle, qu'ils soient d'origine flamande, hollandaise, italienne ou française, au sein du prestigieux musée parisien.
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