Yohann Nédélec, président du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), a réagi vivement aux récentes propositions faites par Christian Estrosi, maire de Nice, visant à réduire les dépenses publiques. M. Estrosi, se présentant comme porte-parole des maires du parti Horizons, a suggéré des mesures qu'il qualifie de "farfelues et dangereuses", notamment "la mise en place d’un système de bonus-malus des élus vertueux" et la "suppression pure et simple du CNFPT", établissement qu'il préside depuis avril 2024.
M. Nédélec rappelle que le CNFPT, en tant qu’établissement public, déconcentré et paritaire, forme chaque année plus d’un million d’agents territoriaux. "Dois-je rappeler le rôle péréquateur et mutualisateur du CNFPT qui permet à toutes les collectivités, qu’elles soient riches ou pauvres, de former tous les agents sans distinction de grade ou de catégorie ?", interroge-t-il. Pour lui, l’abolition du CNFPT signifierait sacrifier un service public essentiel au bon fonctionnement des collectivités, au bénéfice des communes les plus aisées comme Nice, qui peuvent se permettre d’investir dans la formation privée.
Le président du CNFPT insiste également sur l'importance de cet établissement pour les agents territoriaux œuvrant dans des métiers aussi variés que l’assistance maternelle, l’aide à domicile, la police municipale, ou encore l’entretien des espaces publics. "Sans le CNFPT, qui assurerait la formation de ces 240 métiers exercés par les agents ?", s'interroge-t-il. Il ajoute que, contrairement à ce que propose Estrosi, recourir au secteur privé pour assurer ces formations coûterait "3 à 4 fois plus cher" aux collectivités.
Enfin, M. Nédélec souligne que le CNFPT est essentiel à la "mutualisation et à la péréquation des moyens de formation", garantissant une qualité uniforme sur l’ensemble du territoire, tout en maintenant des taux de satisfaction proches de 90% parmi les élus locaux et les agents publics. Selon lui, "le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas", et le CNFPT en est un pilier fondamental.
Pour conclure, Yohann Nédélec a interpellé directement le parti Horizons et son chef Édouard Philippe, demandant des éclaircissements quant à la position officielle du parti sur cette question. Le Conseil d’administration du CNFPT, qui inclut des membres du parti Horizons, rend d’autant plus important que les positions des uns et des autres soient clairement exprimées, selon lui.
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