Alors que le Salon mondial de l'automobile ouvre ses portes au public, les travailleuses et travailleurs de la filière automobile, soutenus par la CGT, préparent un rassemblement devant le Parc des Expositions de Versailles le 17 octobre à 11h30. Le mot d'ordre : dénoncer le "saccage" des emplois et de l'industrie automobile française.
Selon la CGT, "le grand patronat n’a pas attendu l’électrification des véhicules pour s’attaquer aux emplois dans la filière", rappelant que "114 000 emplois ont été supprimés entre 2006 et 2021", soit 40 % de la main-d'œuvre. "Sous les paillettes" du salon, où les véhicules derniers cri sont exposés, les syndicats dénoncent une réalité bien plus sombre pour les ouvriers et ouvrières. Parmi les véhicules les plus vendus en France, une seule voiture est encore assemblée sur le territoire national.
Le rassemblement devrait réunir entre 1000 et 2000 personnes, dont de nombreux syndicats venus de toute la France, mais aussi des représentants internationaux d'Italie, d'Espagne, de Belgique, de Turquie, du Portugal et des États-Unis. Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT, et Frédéric Sanchez, Secrétaire Général de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM-CGT), prendront la parole pour souligner l’urgence de la situation.
Les revendications sont claires : "La CGT dit stop à la mise à mort de cette filière en France". Alors que les emplois sont supprimés, les subventions publiques, elles, ne cessent d’affluer. De 2020 à 2022, ce sont 5,8 milliards d’euros qui ont été injectés pour soutenir les constructeurs. Pourtant, "les donneurs d’ordres, soutenus par les gouvernements successifs, saccagent notre filière", accuse la CGT, pointant du doigt la responsabilité des grands groupes dans la dégradation des conditions de travail et la fermeture des usines telles que Walor, Bosch ou Valeo.
Le rassemblement vise également à faire pression sur les pouvoirs publics pour la défense d’un projet de loi inspiré de celui des GM&S, qui obligerait les donneurs d’ordres à assumer leurs responsabilités vis-à-vis des sous-traitants. "Nous devons tous nous emparer de ce projet de loi et le défendre auprès des politiques de nos territoires", martèle le communiqué.
Avec ce rassemblement, la CGT espère bien attirer l'attention sur les effets destructeurs de la transition automobile telle qu’elle est menée aujourd’hui, et faire entendre la voix des travailleurs qui, eux, ne sont pas sous les projecteurs.
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